Réussir. Réussir sa vie, réussir dans la vie… la pression est aujourd’hui omniprésente et pousse toutes les générations à une quête permanente de la performance. Il faut être un employé efficace, démontrer des résultats, mais aussi être un bon parent, un partenaire aimant, un individu épanoui, sportif, en bonne santé, et il faut surtout parvenir à équilibrer parfaitement sa vie professionnelle et personnelle. Un équilibre entre la bienveillance et la performance ?
A la maison comme au bureau, nous sommes en perpétuelle recherche de performance pour atteindre les objectifs fixés par les autres, et aussi, souvent, par soi-même. Cette quête de la productivité, du rendement, se fait souvent au prix de la santé et du bien-être.
A titre individuel, les livres, émissions et autres podcasts de développement personnel nous engagent à prendre du recul pour faire preuve d’indulgence envers soi-même et chercher à faire « de son mieux », sans forcément toujours chercher à repousser ses limites*.
Mais qu’en est-il dans un cadre professionnel, à l’échelle de l’entreprise ou de l’organisation ?
La performance est-elle nécessairement opposée au bien-être ?
Et si finalement la bienveillance pouvait être un levier au service de la performance ?
La bienveillance, levier de performance de l’entreprise
Qu’entend-on par bienveillance ? Appliquée au monde du travail, elle implique une volonté de faire le bien d’autrui, qu’on le connaisse personnellement ou non.
La bienveillance serait incompatible avec les défis auxquels font face les entreprises pour atteindre leurs objectifs de rentabilité et de profit. Pourtant, le management bienveillant n’est pas une démarche philanthrope ou caritative, l’objectif reste la rentabilité et la performance de l’entreprise. Car sans entreprise rentable, pas d’emplois. Le management bienveillant est simplement une manière particulière d’atteindre cette rentabilité.
Loin de l’image naïve de l’entreprise bisounours laxiste qui laisse chaque collaborateur faire ce que bon lui semble sous prétexte de ne pas le stresser, la bienveillance implique des comportements managériaux centrés sur des relations interpersonnelles saines et une bonne qualité de vie au travail.
De quoi parle-t-on ?
Bienveillance : Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui
Performance : Exploit ou réussite remarquable en un domaine quelconque, Résultat obtenu dans l’exécution d’une tâche.
On imagine aisément qu’un manager pressant et nocif puisse faire ressentir de la pression à ses collaborateurs. Ces derniers auront ainsi tendance à être démotivés, voire déprimés et ne fourniront ainsi plus d’effort ; ils seront moins enclins à déployer le maximum de leur capacité pour réaliser leurs missions. Et les objectifs risquent fort de ne pas être atteints.
A l’inverse, un manager à l’écoute, encourageant, faisant preuve de tolérance, d’empathie et de compréhension, instaurera un climat de confiance, propice à l’épanouissement et au travail d’équipe collaboratif et ouvert. Les relations saines, constructives et ouvertes rendront les salariés plus motivés, plus confiants et responsables. Ils fourniront ainsi un travail plus efficace et plus performant.
Y A-T-IL UNE EXPLICATION SCIENTIFIQUE À CE LIEN ENTRE BIENVEILLANCE ET PERFORMANCE ?
Le lien entre les comportements bienveillants et leurs conséquences sur le travail des salariés vient des émotions positives générées. Des dernières sont produites par la sécrétion de 3 hormones :
- endorphine (hormone anti-douleur)
- dopamine (hormone de la motivation et du plaisir)
- ocytocine (hormone de la cohésion, de la créativité)
La combinaison chimique de ces hormones améliore les relations interpersonnelles, renforce l’engagement des salariés, leur créativité et la cohésion d’équipe. Et en parallèle, elle fait chuter le cortisol (hormone du stress).
Y A-T-IL UNE EXPLICATION SCIENTIFIQUE À CE LIEN ENTRE BIENVEILLANCE ET PERFORMANCE ?
De nombreuses études prouvent que le bien-être des salariés peut se traduire par une hausse de la performance de l’entreprise. Ainsi une étude de la Harvard Business Review en 2017 montre que le bien-être est associé à une meilleure rentabilité. Plus les salariés perçoivent que leur employeur fait preuve d’équité, de crédibilité, de respect, de camaraderie et, dans une moindre mesure, de fierté, meilleure est la rentabilité de l’entreprise.
Selon la dimension de bien-être considérée, l’amélioration moyenne de la rentabilité s’élève à 11 %, et est comprise entre 7% et 20%.
Les clés d’un management bienveillant
Non, le management bienveillant, ce n’est pas avoir une salle de sieste, un Chief Happiness Officer (CHO) et organiser des tournois de ping pong. Cette démarche doit participer activement au bien-être des collaborateurs.
Prôner la bienveillance au sein de son entreprise c’est mettre les relations humaines et le respect mutuel au cœur de son management. Chaque manager, chaque collaborateur respecte les autres membres de l’équipe, leurs valeurs et leur travail.
Quelques pistes de comportements bienveillants en entreprise (liste non exhaustive) :
- s’intéresser aux autres : développer des relations humaines authentiques, basées sur le partage et la confiance
- remercier
- admettre le droit à l’erreur au sein d’une équipe et reconnaître ses propres erreurs
- écouter
- encourager
- rassurer
- accepter l’autre tel qu’il est, avec ses différences, ses qualités et ses défauts
- communiquer en toute transparence
- faire confiance et valoriser l’autonomie et la prise de responsabilités
- donner du sens au travail de chacun
* Conseil lecture sur le sujet : Les quatre accords toltèques : La voie de la liberté personnelle de Miguel RUIZ